Archives mensuelles : octobre 2006

du 11/10/06 – Savante ignorance

Un islamologue[1], parlant des caricatures de Mahomet déclare que "la représentation du prophète est devenue tabou", de sorte qu’à la question de ce qu’on reproche aux images dans l’islam, il répond: "ce ne seront toujours que des images, qui n’auront jamais de souffle ou d’âme. Nous sommes très exactement dans la critique de l’image telle qu’on la trouve dans "La République" de Platon. De ce point de vue-là, le Prophète de l’islam se fait platonicien dans le sens où l’image est toujours marquée par un manque, c’est toujours une imitation incomplète et, pire que ça, mensongère."

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RATP et violence

Depuis que je vois défiler des pages de pub RATP pour la mobilité, contre le stationnement dans les couloirs de bus, une histoire de RATP survenue à un jeune homme de mes proches me revient et insiste. Il était avec un copain vers minuit à la station Opéra du RER et ils attendaient un troisième qui prenait son billet et qui tardait. Un premier homme musclé les aborde, et les contrôle. Ils sont en règle, ayant un ticket annuel. Trois minutes plus tard, le même s’approche, montre sa carte et les rabat vers un contrôleur qui les verbalise pour… délit de stationnement. Ils sont très étonnés, ils ignoraient qu’attendre un tiers dans une station quasi déserte était un délit de "stationnement". Mais c’est ainsi. Comble d’arbitraire, l’un des deux s’est fait retirer plus tard la contravention, et l’autre pas, alors qu’ils avaient commis le même "délit": "obstruction" au passage des usagers.

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La tactique pacifique pour venir à bout de l’autre

Nous avons assez décrit la tactique terroriste: elle est structurée par une logique de "prise d’otage", où l’attaquant s’arrange pour que l’autre, s’il riposte, soit toujours en tort, vu les pertes injustes qu’il inflige; on en oublie l’injustice fondamentale de l’attaque terroriste elle-même, sur des civils.

Voyons maintenant une tactique plus pacifique, telle qu’elle s’est illustrée dans l’affaire Redecker, ce "prof" de philo qui vit sous le coup d’une fatwa pour avoir tenu, sur Mahomet, des propos déplaisants.

Le plus frappant, c’est que la plupart des réactions qu’il y a eu témoignent du même balancement, tant elles se veulent équilibrées: il a eu tort, car ses propos sont injurieux, mais il faut défendre la liberté d’expression, mais pas n’importe laquelle, on ne va pas en faire un martyr, mais il ne faut pas se soumettre aux islamistes, mais…, mais…, mais. Le résultat de cette bouillie est éloquent: il ne faut pas critiquer l’islam quand on n’est pas musulman (et quand on l’est, il y a une marge très faible, elle est même nulle dans les pays musulmans). Cela s’est dit sur tous les tons: Qu’est-ce que vous cherchez? Qu’est-ce qu’il cherche, ce philosophe? Juste à faire de la peine? A provoquer? A jeter de l’huile sur le feu? On est tout de même à une époque où l’on a besoin de paix, de calme, etc. Il y a assez de "responsables" pour s’assourdir de ce refrain.

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Le « théologocentrisme »

Certains font de gros efforts pour sortir de la question lancinante: "Violence de l’islam". Il est vrai que la violence des sociétés non-islamiques vaut aussi son pesant de souffrances, et qu’il vaut mieux préciser le sujet: violences liées à l’entrée de l’islam dans l’espace occidental sous des formes variées: intégration, intégrisme, terrorisme…

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Ne pas critiquer l’islam mais le connaître

Oui, le connaître, le décrire dans ses propres termes, sans le ramener aux nôtres; parce que ça ne s’y ramène pas; tout simplement. Par exemple, le fait que le Coran fût écrit après la Bible et qu’on y trouve pour l’essentiel des choses bibliques plus ou moins retouchées, la tradition islamique l’explique en disant que le Coran était écrit de tout temps, avant la Bible, et attendait d’être dicté à Mahomet.

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