Archives mensuelles : octobre 2009

Marrakech à l’Espace « Des femmes »

 

20 octobre 2009

 

à l’Espace « Des femmes »

35 rue Jacob, Paris VIème

à 19h

 

Présentation du livre

Marrakech, le départ

Roman

paru chez Odile Jacob

par Daniel Sibony

 

C'est un premier roman tout imprégné de souvenirs et de sensualité, mais aussi des réflexions d'un homme qui s'est déjà largement distingué par ses essais. Psychanalyste de renom, Daniel Sibony est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages consacrés, notamment, à la psychanalyse. Comme lui, son narrateur est né au Maroc, dans

la Médina

de Marrakech. Et comme lui, il est écrivain. De retour sur les lieux de son enfance, où il compte terminer un roman, ce personnage se trouve soudain pris entre deux voyages intérieurs: celui de la rencontre amoureuse avec une femme rousse et celui de la mémoire, qui le ramène à son point de départ. Entremêlant habilement les deux récits, Daniel Sibony plonge avec délectation dans un passé tout rempli de saveurs et de couleurs, de mots étranges et beaux (en arabe ou en hébreu), mais aussi du sentiments que le lieu du départ et celui de la destination finissent, d'une manière mystérieuse, par se rejoindre et se confondre. (Raphaëlle Rérolle – "Le Monde" du 17 juillet 2009.)

 

                D’où que vous soyez, si vous êtes sensibles aux questions d’identité, d’exil, de nouvelle vie…, si vous n’êtes pas très portés sur la seule nostalgie, lisez ce livre.

 

 

                        Daniel Sibony, écrivain, psychanalyste, auteur d’une trentaine de livres dont: L’enjeu d’exister-Analyse des thérapies; Création-Essai sur l’art contemporain; Proche-Orient-Psychanalyse d’un conflit (au Seuil) ; Lectures bibliques (Odile Jacob).

 

 

www.danielsibony.com

Les conférences de séminaire 2009-2010

 

Année 2009-2010

 

Les  Conférences  de

Daniel Sibony

reprennent cette année sous le titre:

 

Symboles, jouissances, pouvoirs

 

Histoires de corps (suite)

 

 

 

Première séance:

QUESTIONS D'ÉTHIQUE  éthique de l'être, éthiques en vogue

le 18 novembre 2009 à 20h

 

* LE CONTINENT DU FÉMININ pourquoi "noir"? le 16/12/2009

* L’HUMOUR, le 20/01/2010

 

 

Les conférences suivantes auront lieu les 24 février; 24 mars; 21 avril;

26 mai; 23 juin et leurs titres seront annoncés en janvier.

 

Les séances ont lieu à L'Hôtel de l'Industrie,

4 place Saint-Germain des Prés

Paris VIè.

 

        Chaque séance sera suivie d'un débat d'une demi-heure sur le thème:

L'ACTUALITÉ et ses NON-DITS

 

Entrée: 15 euros, étudiants: 5 euros

Information: 01 45 44 49 43 – contact@danielsibony.com

site: www.danielsibony.com

Conférences en octobre – novembre 2009

 

          *   Mercredi 14 octobre 2009, 21h, une conférence de Daniel Sibony: "Violence, psychanalyse et judaïsme", organisée à Marseille par l'Institut interuniversitaire d'études et de culture juives en partenariat avec le Centre Edmond Fleg de Marseille: http://www.centrefleg.com/agenda-culturel/pop-up-agenda/agenda-oct-09-conference-judaisme.html - dans le cadre d'un cycle de conférences "psychanalyse, dialogue et lien social" – http://www.ch-edouard-toulouse.fr/Psychanalyse-Dialogue-et-Lien.html - : www.univmed.fr/iecj - Retenez votre place au Centre Fleg : 4 impasse Dragon – Marseille, Tél 04 91 37 42 01

 

         *  Jeudi 15 octobre 2009, 19h30, Cocktail, à la Maison du Danemark, Marrakech, le départ, "entre fiction et réalité, entre deux langues…"… 142 av des Champs-Élysées, Paris 8è – www.maisondudanemark.dk – entrée libre.

 

          *    Mardi 20 octobre 2009, 19h, Présentation de Marrakech, le départ à l'Espace des Editions "Des femmes", 35 rue Jacob, Paris 6è –

 

        *   10 novembre 2009, 20h30, Centre Medem, 52 rue René Boulanger, Paris 10è 

  

       *   18 novembre 2009, 20h – Début du cycle des Conférences de Séminaire, avec: Questions d'éthiques – éthique de l'être éthiques en vogue– 4 place Saint-Germain-des-Près, Paris 6è – 01 45 55 49 43

 

         *   Dimanche 29 novembre 2009 de 21h à 22h30, "Humour et judaïsme" – Réserver au 06 60 28 82 82 – haliouab@yahoo.fr – au Sofitel Pullman, 8 rue Louis Armand, Paris 15ème, avec Daniel Sibony, Michel Boujenah, Isabelle Botton…

En marge du meurtre de Milly-la-Forêt

Cet article est paru dans Le Figaro du 6/10/09

sans les passages en caractère gras.

 La loi ne doit pas se mettre à son compte.

 

Une société peut punir les déviances, mais les rendre impossibles supposerait qu’elle soit folle ou obsédée. En fait, il y aura toujours des déviants, des tueurs, des gens qui jouissent de violer et de voir leur victime agoniser dans leur jouissance. (Les normaux parlent de petite mort, et eux en font un vrai meurtre; ils sont "accrocs" à l'orgasme absolu où jouissance et mort coïncident.) Pour qu’ils ne soient plus en activité, le bon sens exige qu’on les mette à l’ombre pour toujours. Or ce sont des malades ; donc la loi met des limites à leur emprisonnement, et de façon assez curieuse : après s’être fait payer, en années de geôle, la dette qu’ils doivent au social pour le mal qu’ils lui ont fait, elle veut bien qu’on les soigne. On aurait pu le faire avant, mais il semble qu’ils doivent d’abord «moisir» en cellule pour qu’ensuite on avise.

On croit même avoir la panacée : les castrer chimiquement, oubliant que, pour eux, le couteau peut remplacer leur virilité, que d’ailleurs il « complète ». Outre que cela rappelle à beaucoup les mœurs dites barbares où l’on coupe la main du voleur qui récidive (c’est-à-dire de tout kleptomane), il est clair que le remède ne sera pas purement technique. Une technique résout un problème et en pose plusieurs autres – qui seront « traités » à leur tour d’une façon qui en crée d’autres, etc. En tout cas, c’est aux limites de la loi, ou de son application, que les pervers dangereux comptent sur la souplesse du système et sur son humanité pour rentrer dans le jeu et reprendre du service. En quoi ils ont la même logique que les terroristes : utiliser toutes les ouvertures du droit au profit de leur obsession, qui est de sacrifier l’autre à leur jouissance. Là encore, le bon sens a la réponse : durcir la loi, la rendre féroce. Il semble au contraire plus pertinent, au lieu de laisser croupir en prison des gens qu’on peut soigner, de rendre la loi encore plus souple mais plus présente et plus active : il faut établir plus qu’un dialogue, une vraie dialectique entre la loi écrite, toujours formelle, et la loi orale, c’est-à-dire la parole des juges et des instances d’application (et de l’équipe soignante, quand il y en a).

Ce qui est révélé dans ces moments de crise, c’est un énorme besoin de parole vive et de jugement : les juges, au lieu d’appliquer la loi de façon automatique, peuvent faire preuve de jugement et adjoindre au texte, toujours un peu figé, une parole et une pensée en éveil. En l’occurrence, cet homme qui a déjà violé une mineure s’est acharné à vouloir loger tout près d’elle, lors d’une précédente libération, signe qu’il fallait déjà le soigner vu que son symptôme se révélait plus fort que tout. Or la loi et les directives ont été simplement «appliquées». Le juge d’Outreau aussi n’a fait qu’appliquer. Et c’est lorsqu’on élude ce travail de la pensée et de la parole partagée que l’émotion passe en direct dans l’écriture des lois. La loi écrite n’est pas la vérité, elle est un repère autour duquel on peut parler, penser, interpréter, anticiper les effets, dans un sens d’un plus de vie plutôt que d’un plus de pouvoir. (Le pire étant d’appliquer bêtement les textes pour coincer leur auteur ou montrer ses limites.) Concrètement, à la sortie de prison, on doit faire preuve de jugement quant à savoir s’il s’agit d’un vrai retour à la vie ; et ce jugement, comme tout acte de loi, doit comporter de la rigueur et (pardonnez le mot) de la grâce. Cela ne va pas de soi. Par exemple, la justice à Los Angelès dans l'affaire Polanski est sans grâce aucune: la loi semble impatiente de s'appliquer alors que les trente ans qui ont passé ont démontré que si on l'avait appliquée en son temps, c'eût été à tort: l'homme a été exemplaire, il a payé par trente ans d'exil, la fille a retiré sa plainte… Mais c'est ainsi; il arrive que la loi travaille pour son propre compte alors qu'elle est faite pour faire vivre les hommes et non pour les prendre en otage de son système.

C'est là une rare occasion de réfléchir, une occasion offerte par le hasard. Car il n'est pas fréquent, en principe de récuser un jugement en disant que si on l'applique ce sera à tort; car on le ferait de tout jugement; et qu'est-ce qui permet de dire que "ce sera à tort"? Mais en l'occurrence le temps réel a passé et la preuve est faite, après coup que c'eût été à tort. Et cela peut servir lors de certains jugements à se projeter dans l'avenir, par la pensée, pour se demander si le verdict que l'on impose ne va se révéler faux, injuste…

La grâce implique d’avoir deux poids deux mesures ponctuellement (et non pas constamment), et cela contrarie beaucoup nos lubies égalitaires qui exigent que la vie traite tout le monde de la même façon – ce qu’elle refuse absolument.

En attendant, constatons que nous payons un lourd tribut aux pervers dangereux, à ceux qui sont pris dans un lien total qui prime sur tout, même sur la vie. Une femme ne peut pas courir seule et sans peur dans une forêt et fusionner comme elle veut avec la nature. De même que, homme ou femme, on ne peut pas se promener dans certaines contrées sans risquer l’enlèvement. Tous ceux qui prennent l’avion donnent aussi une heure de leur temps, comme une offrande aux terroristes, pour un peu plus de sécurité. Eh oui, tout le monde doit payer, tant que la loi n’est pas mieux ajustée à son objet vivant ; et pour qu’elle le soit, il faut parfois la secouer, voire la violenter ; mais comme a dit un sage : parfois, l’annulation de la loi c’est sa fondation même. Il l'a dit bien avant qu'un certain Jésus essaie aussi de la mettre en acte.

            Dernier ouvrage paru (juin 2009): Marrakech, le départ, roman, chez Odile Jacob.