Archives mensuelles : juin 2010

Séminaire: L’entre-deux-corps: le 25 juin 2010 à 18h, 5 rue de l’Abbaye

 

Année 2009-2010

 

La 7ème et dernière conférence du cycle

Histoires de corps

de

Daniel Sibony

dans le cadre du thème : Symboles, jouissances, pouvoirs

 

a lieu le Vendredi 25 juin 2010 à 18h

sous le tire :

L’entre-deux-corps

Corps atteint, corps passion, corps désir, le corps et son autre,

le corps comme Autre

 

 

    La conférence sera suivie d'un débat d'une demi-heure sur le thème:

L'ACTUALITÉ et ses NON-DITS

 

Information: 01 45 44 49 43 – contact@danielsibony.com

site: www.danielsibony.comwww.youtube.com/danielsibony

 

 

 

Notez bien ces changements :

 

Attention : la conférence a lieu :

5 rue de l’Abbaye, Paris 6è  – salle Mabillon – 2ème étage

(c’est la rue qui longe l’Eglise St Germain par la gauche)

le vendredi 25 juin 2010

de 18h à 20h

 

 

P.S. Ceux qui aiment le spectacle vivant peuvent consulter : www.theatre.blog.lemonde.fr

La flotille pour Gaza-L’autre souffrance

12 juin 2010

  

Lors de cet événement très médiatique, on a surtout vu les condamnations, les protestations, les menaces… Mais on n'a pas évoqué, et pour cause, une souffrance silencieuse que tout un petit peuple a incarnée: ceux qui soutiennent Israël, et qui sont fort nombreux, ont vécu une blessure, une vraie souffrance, qu'il n'est pas sans intérêt d'analyser.

Bien sûr, c'était le prix payé pour une action très mal pensée, l'attaque israélienne sur la flottille[1]. C'est toujours dur lorsqu'une entité qu'on soutient est piégée alors qu'elle pouvait le prévoir. Mais cette souffrance paie aussi, chez ceux qui l'éprouvent, une confusion entre l'échelle des médias et celle des valeurs. Beaucoup sont tellement sensibles aux médias, dont ils ont parfois le culte, qu'ils prennent la condamnation médiatique pour un message universel. Or il n'est pas sûr du tout que l’opinion mondiale exècre Israël, comme voudrait le faire croire tout un courant médiatique.

Plus précisément: les médias français, voire européens, n’ont pas peur du judaïsme mais ils ont peur de l’islamisme; et ils lui jettent en pâture tous les vomissements qu’il réclame contre Israël, toutes les condamnations: cela ne coûte rien à ces médias (ou à ces responsables), et ils comptent ainsi amadouer une force importante qu'ils redoutent par ailleurs; dont ils sont même assez phobiques. Mais ces rejets ne reflètent pas l’état réel de l’opinion, déjà en France et en Europe; a fortiori sur la planète.

Bien des non-Juifs, qui ne sont pas pris dans ce haro, ont marqué leur étonnement devant cette action, leur compassion même, mais ils sont loin d'être furieux et "dressés" comme on le dit; et ils ne le sont pas en permanence, comme l'est la mouvance islamiste, laquelle draine toutes sortes de courants qui s’y prêtent, qui peuvent y trouver leur compte, mais cela ne produit pas une exécration générale. Or beaucoup de Juifs l'ont ressentie ; c'est donc qu'elle leur vient en bonne partie de l’intérieur: ils se sentent tout nus devant l'événement, devant l'accusation qu'ils croient universelle. En fait, c'est eux qui l'universalisent, comme s'ils n'avaient retenu de l’histoire juive qu'un index agressif venant des autres. Bref, ils n'ont pas très confiance dans ce qui fonde le peuple juif, à savoir une transmission millénaire, qui a fait renaître Israël en plein XXème siècle. Pour certains, elle se réduit à peu de chose et ils n’ont comme repère que le « on dit » des médias, la bataille des images, à qui aura la meilleure. Et aujourd'hui, la meilleure image est celle de la victime impuissante, portée par la compassion des autres; cette image est puissante pour un temps bref; mais elle est aussi fictive, car la victime elle-même ne peut pas y tenir.

Que peut-on dire à ces personnes, sinon d'être plus proches de leur transmission, de l'enrichir, et peut-être d'opposer à l’échelle des médias, l’échelle de Jacob ou d’Israël (l'autre nom de l'ancêtre). Peut-être aussi de se recentrer sur la valeur de leur existence, la valeur de ce qu’ils en font ; de profiter aussi des erreurs commises, notamment de comprendre que le manque de pensée qui a marqué ce fiasco, se retrouve aussi ailleurs, dans une façon de penser et d'exister qui ne se répare qu'en revenant à l'essentiel.

Les Prophètes bibliques n'ont pas dit autre chose: "Vous oubliez d’écouter la parole de l’être!" C’est leur refrain. Et cette parole n'est pas seulement celle des codes ou de la loi, c'est l'étude de l'être et du mode d'être, de l'essentiel qui est à vivre et à transmettre.

J'ai écrit des choses semblables à l'occasion de l'Intifada[2]; car chacun peut le voir: c'est le même événement qui revient; la même tactique de l'adversaire qui est prêt à se faire tuer pour faire de vous un tueur, le tueur contre qui tout le monde se dresserait. Or là-dessus, l'opinion, sinon les médias, fait preuve d'une vraie modération et ne perd pas la tête, loin de là.

Cette phobie devant une haine que l'on croit universelle (croyance qui est fausse) renvoie sans doute à une peur archaïque: la peur d'être visés par une haine massive; les Juifs savent où cela mène; bien qu'aujourd'hui le contexte soit tout autre.

Elle renvoie aussi à une peur originelle et fondatrice: celle de la faute. La tradition veut qu'on prenne le deuil pour cela. Mais comment sortir de ce deuil, en l'occurrence imaginaire, de cette mortification que certains s'infligent et qui témoigne qu'ils sont solidaires d'Israël sur un mode instinctif? Une seule issue, penser plus loin ce lien solidaire; se mettre en mesure de répondre aux questions éventuelles ; plutôt que d'en venir, comme certains, à vouloir « vendre père et mère » pour ne pas affronter l'événement; du fait qu'il semble mettre en cause l'existence d'Israël.

Or un pays dont l'existence est chaque fois mise en question, est un pays très fort. L'apport du peuple juif semble être une mise en question incessante de l'existence, de la sienne tout d'abord. Cela dit, il n'y a pas une puissance sur terre qui peut mettre une croix sur l'existence d'Israël; cela, c'est un fantasme islamiste, qui tentera toujours de passer à l'acte en ameutant la planète. Mais la planète n'est pas ameutée, elle n'est pas dans le sillage islamiste contre Israël.

Revenir à l'essentiel, c'est penser chaque action de ce Conflit en fonction de ce contexte millénaire, de la rivalité entre deux transmissions dont l'une, la plus récente dépend de l'autre, de la juive, et ne le lui pardonne pas. C'est aussi, plus concrètement, ne pas s'imaginer qu'on doit raser les murs parce qu'une action de l'Etat juif a été mal pensée. C'est vrai qu'elle a mis en oeuvre une violence qui ne se réfère qu'à elle-même (sans intégrer la nature très précise de l'adversaire, et le contexte plus large qui lui aurait inspiré d'autres issues techniques moins scandaleuses).

Que des gens mesurent le peuple juif et Israël à l'aune de ces actes limités, pourquoi pas? Mais cela relève d'un fantasme où ils veulent un Etat juif parfait, c'est-à-dire inexistant. Or il existe comme très imparfait, et cela réveille de la haine chez ceux qui sont déjà haineux. Si des Juifs sont très mortifiés par cette haine, c'est sans doute qu'ils réduisent leur être-juif au message qui vient des autres, quels qu'ils soient. Ou que leur fantasme à eux c'est d'être aimés par tout le monde, sans exception. Ce qui est exagéré.

S'ils en sont là, à chacune de ces erreurs (qui promettent de se répéter), c'est qu'ils sont pris dans une grande angoisse. Or l'angoisse est une perte des repères, qui peut aller jusqu'à n'avoir comme repères que ceux-là mêmes qu'impose l'ennemi. On en est alors réduit à avaler des repères empoisonnés. Pour vaincre l'angoisse, il faut retrouver ses propres repères, dans sa vie, sa transmission, son rapport au monde et aux autres. En se rappelant que le monde actuel n'est pas piloté par une bande de fanatiques, ni réduit au tourbillon qu'ils engendrent de temps à autre. Les médias, eux, en ont peur, ou feignent d'avoir peur; le monde musulman modéré aussi, paraît-il, en a peur, même s'il ne semble pas pressé de la vaincre. S'envelopper de cette peur et de cette angoisse, c'est trop dépendre de l'ennemi le plus fanatique, qui à son tour déteste le peuple juif parce qu'il dépend trop de lui dès l'origine. Cette angoisse signale donc un véritable tournage en rond. Or la transmission fondatrice d'Israël préfère le jet et le projet qui traverse la suite des générations.

 

 

 

Daniel Sibony

 

Psychanalyste, écrivain. Vient de publier Marrakech, le dÉpart, roman, (Odile Jacob) ; et LES SENS DU RIRE, (Odile Jacob) – www.danielsibony.comwww.youtube.com/danielsibony


[1] . Le 5 juin 2010.

[2] . Voir Journal d’Intifada et Proche-Orient. Psychanalyse d’un conflit.

Lieu d’Etude biblique: mercredi 9 juin 2010: Synthèse

 

Lieu d'Étude Biblique

(LÉB)

de

Daniel Sibony

 

Attention :

Suite à des problèmes de salle

changement d’adresse

La prochaine étude aura donc lieu au:
5 rue de l’Abbaye, Paris 6è  – salle Saint-Benoît – 2ème étage

(la rue qui longe l’Eglise St Germain à gauche)

 

LES DERNIERS PROPHÈTES

Isaïe, Jérémie, Ezéqiél et les douze "petits prophètes"

 

25 novembre, lundi 14 décembre  2009 13 janvier, 15 février, 24 mars,

5 mai, et 9 juin 2010

 

Séance  du mercredi 9 juin 2010 à 20h :

Petits prophètes (suite).

Synthèse

 

contact@danielsibony.com

01 45 44 49 43

 

Le raid sur la flottille pour Gaza

 

Point de vue

Le raid sur la flottille pour Gaza, par Daniel Sibony

LEMONDE.FR | 04.06.10 | 09h14  •  Mis à jour le 04.06.10 | 09h17

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/06/04/le-raid-sur-la-flottille-pour-gaza-par-daniel-sibony_1367372_3232.html

Quand on voit les images de l'opération israélienne sur la flottille vers Gaza, dès la première image de ce soldat israélien qui descend en rappel sur le bateau et qui se fait attraper comme s'il arrivait mains en l'air, l'autre soldat isolé se faisant jeter par dessus bord, on sent que ceux qui ont organisé l'opération ont plus péché par "bêtise" que par autre chose. Quelle armée oserait envoyer ses soldats se faire frapper sciemment ?

 

En revanche, cette "bêtise" mérite, comme souvent, d'être analysée. Elle suggère que les responsables envisageaient une sorte d'opération de police où les soldats descendent avec l'autorité de la loi et ordonnent le déroutage du bateau vers le port voisin pour vérifier la cargaison, etc. Cela veut dire qu'ils n'ont pas en tête la capacité de leur adversaire de mobiliser contre eux beaucoup de monde sur la planète, déjà le monde arabo-musulman, mais aussi beaucoup d'autres voix solidaires. Je dis des "voix", car la manifestation devant l'ambassade d'Israël à Paris n'a pas rassemblé beaucoup de monde (près de cinq cents m'a-t-on dit, ce qui est peu comme réponse à un appel d'Intifada générale devant les ambassades d'Israël).

Or si ces responsables israéliens ont eu une vision aussi étroite, aussi technique des choses, c'est peut-être qu'en Israël, tout une classe politique, médiatique, militaire, culturelle, n'a pas pris la mesure exacte de l'opposition à l'Etat hébreu comme tel. Opposition radicale à la mesure de ce qui fonde cet Etat : il est fondé sur une transmission symbolique millénaire qui a inscrit son projet de renaissance au fil des générations et qui a pu la mettre en acte à l'occasion de la Shoah (laquelle a servi de catalyseur, et non de cause). Or cette transmission symbolique a devant elle une autre transmission, celle de l'islamisme radical, qui s'en tient à une lecture littéraliste du Coran, et qui exclut par principe toute idée de souveraineté juive, donc d'Etat juif. C'est cette branche qui mobilise les opinions arabo-islamiques partout dans le monde, et qui souvent essaie de les fanatiser. C'est elle, semble-t-il, qui était représentée sur le bateau principal par un très fort noyau furieux, refusant tout compromis et tout dialogue avec les forces israéliennes.

Les morts et les blessés qui s'en sont suivi sont clairement le prix payé non pour le fanatisme, mais aussi pour la "bêtise" de l'avoir ignoré, pour ce manque de pensée reliant l'origine du conflit à chacun de ses épisodes. Cette pensée, ou son absence, donne à chaque événement du conflit toute sa signification, tout son ancrage dans les raisons profondes qui le provoquent : l'entre-choc de deux transmissions symboliques, qui devront bien, un jour, s'expliquer.

Une pensée plus vigilante dans ce domaine aurait justement inspiré une plus grande ouverture technique, même une certaine élégance dans la manière de faire. On aurait pu envoyer des plongeurs de la marine qui bloquent l'hélice, et les bateaux n'avaient qu'à se faire remorquer par un long câble d'acier vers le port voisin pour ladite vérification. (Puisqu'il est dit et admis qu'Israël est en guerre avec cette région autonome, laquelle n'est pas vraiment un bastion affamé – des amis qui en reviennent m'ont exhibé des photos de marchés bien fournis. Certes, ce n'est pas le luxe mais la denrée qui y manque cruellement, ce sont les nouvelles roquettes à plus longue portée.) Ce n'est pas la première fois que l'étroitesse technique exprime un manque de pensée. Or cette étroitesse, si elle s'étale parmi les responsables militaires (et on a vu le manque d'imagination qu'elle provoque lors de la récente guerre du Liban) a toute chance de se trouver aussi parmi les responsables politiques. Qu'ils soient de droite ou de gauche du reste, puisqu'on a vu des épisodes analogues traités de façon aussi peu pensée par des dirigeants des deux côtés.

LA PAIX DÉFINITIVE EST UN MIRAGE

C'est en réalité un abîme culturel qui est ainsi révélé à chaque épisode, concernant cet Etat singulier, Israël (Etat d'un peuple lui-même singulier, le peuple juif, dont la singularité ouvre, dit-on, sur l'universel), mais où beaucoup de citoyens semblent se contenter d'une pensée opératoire, normative, fonctionnelle, qui écarte comme ennuyeuse toute réflexion sur les racines et la transmission, ou pire qui la range du côté de la religion voire de la superstition. A la limite, cette culture a prôné jusqu'à ces derniers temps ce qu'elle appelait "l'homme nouveau", libéré du passé et encore plus des "mythes" antiques, entièrement adonné au présent, aux affairements technologiques – certes féconds et où le pays excelle – mais qui font des "bugs" quand l'origine archaïque bat le rappel. Comme c'est le cas.

Car c'est lors d'épisodes concrets et limités que le passé vous rattrape et vous questionne sur ce qui fonde votre Etat, votre souveraineté. Et lorsque des gens, de là-bas ou d'ici, n'ont pas de quoi répondre, ils se trouvent en butte à des vertiges haineux où, comme souvent, ce qu'on demande à l'Etat juif, c'est d'être non pas sans bavure, mais parfait, c'est-à-dire inexistant.

Quant aux perspectives de paix, elles restent ce qu'elles étaient ; il y aura souvent la paix, mais la paix définitive est un mirage, même avec un Etat palestinien, ou deux. Au fait, si l'Etat palestinien s'est cassé en deux avant même de naître pour la première fois de l'histoire, c'est un sérieux empêchement ; et les chefs israéliens ne sont pas assez malins pour l'avoir provoqué. D'autres empêchements sont aussi sérieux. Peut-il y avoir un débat de fond sur le conflit ? Sur les réfugiés (de toutes sortes, Arabes et Juifs) ? Sur la cohabitation avec des Arabes d'Israël qui se sentent plus palestiniens qu'israéliens ? Etc. Quant à la guerre elle-même, elle est bien sûr plus difficile que jamais ; lorsque l'une des stratégies vise non pas à gagner ou à vaincre, mais à salir l'autre aux yeux de tous comme pour le mettre au ban de la planète. Voilà le genre de questions passionnantes qui restent ouvertes et que les prochains épisodes rappelleront encore.

Daniel Sibony est psychanalyste et écrivain. Il a publié Marrakech, le départ (Odile Jacob, 2009) et Les sens du rire et de l'humour (Odile Jacob, 2010).

 

Nouvelles violences près de Gaza (1)

31 mai 2010

Nouvelles violences près de Gaza

 

 

Qu'en est-il de ce dernier épisode où une flottille affrétée par des militants pro-palestiniens (sous l'emblème de la paix) va porter secours à Gaza?

D'abord, on ne peut qu'admirer le courage de ces militants décidés à risquer leur vie pour la Cause d'un peuple "frère", dont ils pensent qu'il lutte pour un Etat indépendant.

Et l'on peut être impressionné par la fermeté des Israéliens qui, tout en sachant que cette tactique qu'on leur oppose vise non pas à les vaincre mais à les déconsidérer aux yeux du monde entier, tentent de dévier les bateaux vers le port voisin d'Ashdod pour vérifier la cargaison.

Cela n'a pas pu se faire, c'est le choc qui était programmé. L'enquête précisera si, comme le dit Tsahal, les militants ont attaqué, la forçant à riposter.

Au-delà de ce triste épisode, on peut se poser la question:

Ces militants pensaient-ils sérieusement pouvoir franchir une ligne qu'Israël surveille comme cruciale puisque des armes iraniennes peuvent y passer qui seront ensuite lancées contre des civils israéliens? Ou pensaient-ils s'offrir en martyrs? Comment le savoir? Ils sont allés à la bataille "pour la paix" et ils l'ont perdue. Il faut s'attendre à de telles explosions de violence car le Conflit, lui, personne n'ose l'aborder par ses racines.

En attendant, le public peu informé qui reçoit ces nouvelles-choc, sait-il que Gaza n'est pas un bastion affamé mais qu'on peut y acheter tout ce qu'on veut? et que la denrée qui manque cruellement, ce sont des nouvelles roquettes plus efficaces? Ce qui est assez normal.

Autrement dit, il s'agit d'un épisode de plus dans ce Conflit où la stratégie arabo-palestinienne semble invariable: non pas vaincre ni gagner mais déconsidérer l'autre en provoquant chez lui des réactions brutales, sauf s'il cède, et dans ce cas, il est perdu.

L'Etat hébreu aurait pu laisser passer cette première flottille, pour le panache, mais l'affrontement pour les suivantes aurait été plus sanglant. Puisque c'est l'affrontement qui est recherché. En outre, la réponse d'Israël eût été la même avec un gouvernement de gauche, comme on l'a vu dans le passé. C'est donc indépendant des luttes partisanes qui ont lieu dans ce pays.

Cela dit, il semble que les responsables israéliens n'aient pas beaucoup pensé les relations entre l'origine et l'actuel, entre ce qui fonde leur Etat dans une antique transmission et les événements de l'histoire présente. Je m'explique. S'ils avaient bien intégré que leur ennemi c'est le refus islamiste de toute souveraineté juive, refus lui-même millénaire, ils se seraient doutés qu'une flottille d'humanitaires devait comporter un très fort noyau d'islamistes fanatiques, prêts à tout et si possible au martyr. Ils n'auraient donc pas tenté d'arraisonner le grand bateau comme on le fait d'ordinaire; ils auraient su qu'ils avaient devant eux des gens qui jouissent plus de mourir que de vaincre. Ils auraient donc employé d'autres techniques, plutôt que de laisser leurs soldats tomber dans ce qu'ils appellent un "guet-apens" qui les a surpris". Il doit y avoir d'autres moyens pour détourner un bateau dont les six cents passagers sont menés par des intégristes.

Bref, il se peut que les responsables israéliens ne pensent pas assez que leur Etat singulier (pour un peuple juif lui aussi singulier mais ouvert sur l'universel) rend furieuse la partie adverse, dont l'idéologie produit assez de candidats au martyr. Quant au Tiers, notamment européen, qui regarde ce spectacle et qui se lasse de sa répétition périodique, peut-il dépasser la position où on le force à se mettre? Peut-on ici approfondir la réflexion sur ce Conflit et peut-être sur le rôle éventuel des Tiers en question, pour qu'il y ait un peu plus de paix, à défaut de la grande Paix définitive?[1].

 

    Daniel Sibony

 

   Psychanalyste, écrivain. A publié récemment: marrakech, le départ, roman, et Les sens du rire et de l'humour, (Odile Jacob)

www.danielsibony.com et www.youtube.com/danielsibony


[1] . Cet épisode ressemble à tous ceux de la première et de la deuxième Intifada, puis à d'autres affrontements, à Gaza ou ailleurs; dont j'ai parlé dans Fous de l'Origine. Journal d'Intifada, Bourgois, 2005; et que j'ai analysé dans Proche-Orient-Psychanalyse d'un conflit, Seuil, 2003.

Léb du 9/6/2010: Synthèse

 

Lieu d'Étude Biblique

(LÉB)

de

Daniel Sibony

 

Attention :

Suite à des problèmes de salle

changement d’adresse

La prochaine étude aura donc lieu au:
5 rue de l’Abbaye, Paris 6è  – salle Saint-Benoît – 2ème étage

(la rue qui longe l’Eglise St Germain à gauche)

 

LES DERNIERS PROPHÈTES

Isaïe, Jérémie, Ezéqiél et les douze "petits prophètes"

 

25 novembre, lundi 14 décembre  2009 13 janvier, 15 février, 24 mars,

5 mai, et 9 juin 2010

 

Séance  du mercredi 9 juin 2010 à 20h :

Petits prophètes (suite).

Synthèse

 

contact@danielsibony.com

01 45 44 49 43