Archives mensuelles : janvier 2011

Euthanasie

 

            Se souvient-on de cette femme[1] qui, il y a quelque temps, a demandé à la justice d'autoriser son médecin à la faire mourir? Elle avait subi l'attaque d'une maladie incurable, invivable, qui aussi la défigurait, lui faisait vivre un effondrement narcissique; l'épreuve terrible de ne plus pouvoir se reconnaître. Ce malheur de plus s'ajoutait à celui d'une mort imminente.

            Or elle avait une certaine motilité, donc elle pouvait, comme d'autres, mettre fin à ses jours par une surdose de somnifères. Ce n'est donc pas l'acte de mourir qui lui faisait problème. Elle voulait autre chose. Peut-être voulait-elle que l'instance de la loi reconnût sa souffrance et lui dît une parole de consolation: oui, tu souffres trop, c'est inhumain, on comprend que la médecine t'aide à en finir, on ne dira rien au médecin, ta souffrance est plus forte que la loi qui l'empêche d'agir, etc.

            Mais la justice, la pauvre justice réduite à gérer les affaires courantes et à pointer les règlements, pas si simples à appliquer, n'a pas l'habitude de symboliser une souffrance, de faire des actes consolateurs. Elle qui peut laisser traîner un procès plus de dix ans et infliger la souffrance de l'attente à des gens qui "meurent" d'injustice, et qui attendent en vain – elle ne pouvait que la renvoyer au règlement. Ce qu'elle a fait.

 

            Ceux qui demandent à la loi d'autoriser formellement l'euthanasie disent surtout leur angoisse de décider eux-mêmes de leur mort. Ils demandent que la loi les protège, les prenne sous son aile. C'est une demande émouvante, audible, mais pas facile à industrialiser. La traiter au cas par cas n'est pas si bête.

            Vouloir faire de cette demande une loi peut séduire les esprits simples, mais ce n'est pas sans problèmes. D'abord cela supprimera les "demandes" puisque la chose se fera automatiquement; alors que cette femme a eu tout de même la compassion d'un pays entier. Ensuite, l'effet pervers de la loi serait assez lourd: on tuera à tour de bras en se sentant "couvert". Il est vrai que ces effets pervers existent déjà, même sans la loi; et qu'il y a des services où l'on nettoie sans état d'âme. Alors pourquoi une loi?


[1] . Chantal Sebire.

« Le nom des gens »[1]

20 janvier 2011

 

 

         C'est un film bien fait, qui essaie de rendre jouable la charge d'affect et de drame dont les noms sont porteurs; les noms "des gens" (de n'importe qui?). Pour cela, il faut bien qu'il s'approche de ces drames cachés, pour jouer à les dévoiler, à les relativiser. Et il nous campe deux personnages, un homme, Arthur Martin (plus banal comme nom, on meurt, mais justement, même là il y a du meurtre) et une jeune femme, Bahia Benmahmoud. Peu à peu on comprend que ce type coincé a eu une mère qui n'a rien dit de sa vie pendant la Guerre, où elle a vu, enfant, l'arrestation de son père juif, avant d'être, elle, recueillie et francisée par une famille, et d'épouser plus tard un monsieur Martin. Quant à Bahia, elle est de mère française, et son père algérien a vu des scènes de la guerre d'Algérie, notamment son oncle exécuté par les Français. Lui aussi n'a pas parlé, mais le drame de la fille, c'est qu'elle a été violée, petite, par le prof de piano.

         On a donc deux êtres traumatisés, l'un par le silence maternel qui se décline dans le bavardage familial sur la technique, le fonctionnement, le quotidien et l'anodin; l'autre par l'abus sexuel de l'adulte sur l'enfant – qui n'a rien pu réparer vu que sa mère s'excite surtout contre la France réactionnaire, et que son père s'est réfugié dans le "serviable" gardant pour lui son plaisir de peindre. La fille décline donc sa féminité meurtrie en offrant son corps pour la bonne cause, la sienne: elle convainc ses adversaires politiques en couchant avec eux, sûre qu'au moment de la jouissance, la vérité qu'elle détient va leur être transmise.

 

         L'auteur a un bon sens de la métaphore: quand la fillette reçoit de ses parents comme cadeau un petit piano électrique, et que devant leur écoute attentive elle en sort de pauvres notes, on est propulsé dans la leçon de piano où elle se faisait violer. De même, lorsqu'elle se retrouve à courir dans la rue, toute nue sans le savoir, on retrouve la plainte des filles violées: tout le monde les regarde, elles sont mises à nu. La fille violée habite un corps de femme absent à soi, qui se donne à tous par le regard en attendant qu'un homme le "couvre". Bahia essaie de se ressaisir en se donnant plus consciemment.

 

         La rencontre de ces deux-là, qui n'a rien d'un coup de foudre, est aussi une métaphore. Bahia répond aux questions des auditeurs à la radio et Arthur vient les informer des risques de maladies venant des oiseaux. Elle s'écrie: Vous n'en avez pas marre d'inquiéter les auditeurs? Elle veut du calme, de la paix, du sexe apaisant et convaincant; et lui, il alerte; il ne peut pas alerter sur la lâcheté qui risque d'exterminer un peuple, puisqu'il n'en sait rien, mais il alerte sur les virus. Et ça accroche entre eux, puis ça décroche et ça raccroche. Bien sûr les deux se rejoignent "inconsciemment" par leurs traumas d'origine, mais n'est-ce pas toujours le cas, dans les vraies amours? Les amants s'accrochent par les points archaïques où ils ne s'appartenaient pas. Les deux traumas ici ne sont pas vraiment comparables. La mère d'Arthur meurt de silence lorsqu'après avoir perdu sa carte d'identité, elle, la femme au masque mutique, doit dire devant témoins qu'elle était juive. Elle en attrape une attaque qui sera fatale. Le père de Bahia, lui, a le silence plutôt vivable.

         Donc, silence sur le Meurtre des Juifs, silence sur le viol des enfants (un petit "meurtre" dans son genre). Le tout se mêle dans un miroitement ludique où l'auteur livre un message consensuel. Chacun a son malheur, l'un a eu son grand-père gazé, l'autre son oncle fusillé; l'un gazé comme juif, l'autre comme moudjahid (soldat du Djihad); le malheur est le même, n'est-ce pas? on est tous frères dans la grande soupe douce-amère où nous avons à vivre ensemble. Le film se termine par: "On s'en fout des origines"; ritournelle bienséante d'une époque qui a tout de même appris, par l'histoire et aussi par l'analyse que les origines compte beaucoup, vraiment, surtout les passages qu'on peut faire de ce côté-là.

         En tout cas, l'enfant qui naîtra de ce couple, est nommé Chong Martin Benmahmoud. On y entend bien le marché chinois, la France neutre et l'écho de Mohamad. Le reste, il faudra que le petit Chong aille le chercher, si on lui en donne les moyens. Car la mode à laquelle sacrifie le film c'est qu'au nom du convivial on peut zapper les origines. Mais alors qu'est-ce qu'on transmet dans le convivial?


[1] . Un film de Michel Leclerc, avec J. Gamblin – 2010.

Quand la rue chasse le « roi »

 

         Cela faisait si longtemps que ce n'était pas arrivé, que la rue chasse le tyran. C'en était devenu un mythe, mais quand il se réalise, même un instant, juste le temps de le faire fuir, cela réchauffe le cœur et relance la confiance dans l'humaine condition: les gens peuvent supporter l'humiliation, l'indignité, et un beau jour ça éclate, parce qu'un jeune homme leur met sous le nez l'évidence: il se donne la mort pour dire que ce n'est pas une vie; geste rare dans ces cultures où la joie de vivre est un repère.

         Donc bravo à ce petit peuple tunisien qui ne s'en est pas laissé conter, et qui a pris au mot ce tyran: il avait promis son départ… dans trois ans. Comment mieux dire qu'il s'est perçu comme une plaie saignante, mais où lui et les siens avaient encore de quoi sucer?

         Espérons que cette foule fera autre chose que changer de Maître. On se souvient du philosophe Michel Foucault, si enthousiaste quand l'Iran fit fuir son Shah, qu'il exalta non sans lyrisme la beauté du "tous contre un". Et ce fut encore un, qui les captura "tous", qu'ils l'aient voulu ou non. Espérons que cette fois-ci ils soient tous contraints à une certaine pluralité, qui inclut toutes les tendances; et pourquoi pas les "intégristes" si leur tendance existe? N'est-ce pas en les refoulant qu'on les reçoit en pleine figure à chaque "tournant"?

         Donc, espérons qu'il y ait moins d'"unanimisme", y compris dans les réactions de l'Europe; de la France notamment. Car déjà un consensus "coupable" s'impose, du style: "Nous n'avons pas soutenu ce peuple, nous avons cru ou fait croire que ce n'était pas un dictateur, alors nous n'avons rien à dire, pas de conseil à donner, nous sommes à l'écoute du peuple tunisien, c'est à lui de nous dire ce qu'il veut de nous, ce qu'il attend…". C'est vrai que l'Etat français et ses rouages, ont été calculateurs, pleins de rouerie jusqu'au bout: On accueille ce type? Est-ce que ça nous rapporte? Non? Est-ce que ça peut nous coûter? Oui? Alors on le lâche. Lui qu'on a soutenu sous le meilleur des prétextes – rempart au fanatisme (comme s'il n'y avait pas un éventail de fanatismes, entre celui des fondamentalistes et celui de la rapacité). C'est vrai que "la France" a été calculatrice, mais que pouvait-on attendre d'"elle"? Etait-ce la France toute? Toute la France? Beaucoup n'en pensaient pas moins, mais n'allaient quand même pas renverser le gouvernement pour son soutien à Ben Ali. Il soutient tant d'autres injustices et on ne le renverse pas. Et ceux qui le renverseront soutiendront, peut-être, des injustices assez très voisines.

         Autre petite leçon: les tyrans arabes allègent leur joug sur leur peuple, de façon toute "symbolique"; histoire de différer leur chute, et de rendre la révolte plus difficile. (Et qu'est-ce qui vaut mieux? des tyrans éclairés, calculateurs, rusés ou des tyrans pour qui ça marche tellement bien qu'ils oublient leurs limites?)

         Un jour, ici, en pleine révolte de Tunis, j'ai croisé quelques "grands" Tunisiens, et leur ai bien sûr demandé: "Alors? ces événements de Tunisie?" Réponse: "Que voulez-vous, c'est la rançon du succès, on les a tous diplômés là-bas, et on n'a pas de quoi les occuper…".

         Quand on a le nez dans la crème du gâteau, on ne voit pas ceux qui ont faim, surtout faim de justice.

 

 

Des tabous sur l’islam?

 

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Des tabous sur l'islam ?

LEMONDE.FR | 03.01.11 | 10h43

A l'occasion des difficultés de l'islam en Europe (le dernier exemple étant la question des prières sur la voie publique), on s'aperçoit que le débat n'est déjà plus possible, comme s'il était déjà posé qu'évoquer ces problèmes était le propre de mauvaises gens (de droite, d'extrême-droite, ou apolitiques, etc.) qui en parlent parce que c'est leur symptôme, et qu'en fait il n'y a pas de problème pour les gens sains que nous sommes. Du coup, impossible de lire l'événement, de le décoder.

Un journaliste raconte un meeting de laïcs où on lui dit que des  policiers se déguisent en juifs pour arrêter les musulmans qui les agressent ; alors il questionne : "C'est quoi, se déguiser en juif ?", et il obtient la réponse stupide qu'il veut : "Il n'y a qu'à mettre un chapeau et un manteau noir!" Or chacun sait ce qu'est un juif "visible", en banlieue, et déjà dans le XIXe ou le XXe arrondissement : il peut porter ou non une kippa, être grand blond ou petit brun ; il peut se faire attaquer (il peut même se faire "déconseiller" de s'inscrire dans un établissement public car la direction ne peut pas assurer sa sécurité. On n'en dit rien car cela relève déjà d'un silence d'ou d'un renoncement antérieur…). De même pour les prières massives sur la voie publique, puisque c'est l'extrême droite qui en parle, c'est qu'elles relèvent de ses obsessions. Pourtant, des laïcs débonnaires vous diront que si la laïcité protège les gens dans leur religion, elle protège aussi l'espace public contre l'empiétement des religions. C'est en tout cas son travail.

Je sais, par ma pratique, que la pensée est sous-tendue par des affects ; mais de là à ce qu'une pensée ou une idée ou une question soit écartée du fait que des gens que l'on n'aime pas l'ont touchée du doigt, et l'ont pour ainsi dire contaminée, il y a de quoi s'inquiéter. Ou de quoi se demander quelle grosse culpabilité est en jeu (car c'est souvent cela qui impose le tabou là où il y aurait de quoi penser et inventer). Et ce tabou devient risible tant on en parle. Ainsi, certains disent que dans l'islam les femmes et les homos sont maltraités ; "Mais nous, est-ce qu'on les traite mieux ? Franchement ? Non ? Alors…" Alors, il n'y a plus de problème. Ou encore, d'aucuns disent : l'islam n'a pas fait la séparation entre pouvoir politique et religion ; "Et nous ? Depuis quand l'avons-nous faite ? Depuis quelques siècles ? C'est quoi, quelques siècles ?…" Pas grand chose… Allez, encore un problème en moins. On "se remet en question", on brandit les extrémistes et cela supprime les problèmes que l'on a avec l'autre. Ce qu’on y gagne est douteux, mais qu’est-ce qu’on paie? quelle culpabilité ? celle du colonialisme ? très peu en ont profité; outre que c’est un peu loin; est-ce la vindicte envers ses parents ? qui n’ont pas été « bien » ? C’est peut-être plus profond. Il y a la culpabilité « humaniste », celle de l’Européen qui est sûr d’être supérieur et qui « trouve ça profondément injuste » ; doublée d’une culpabilité « chrétienne » devant l’homme démuni supposé inférieur ; le tout dopé par la culpabilité de la Shoah (où expulser de gens, c'est comme les déporter, les envoyer à Auschwitz). Tout ce paquet de culpabilité, qui est surtout le fait des élites, est vécu à l'occasion de l'islam, ou consommé sur son dos, on brandit les extrémistes et cela supprime les problèmes que l'on a avec l'autre. Ce qu'on y gagne est douteux, mais qu'est-ce qu'on paie ? Quelle culpabilité ? Celle du colonialisme ? Très peu en ont profité ; outre que c'est un peu loin ; est-ce la vindicte envers ses parents qui n'ont pas été "bien" ? C'est peut-être plus profond. Il y a la culpabilité "humaniste", celle de l'européen qui est sûr d'être supérieur et qui "trouve ça profondément injuste" (vous diriez: -"Il n'a qu'à ne pas croire à sa supériorité!" -Mais non, il a besoin d'y croire et besoin d'être coupable; sa culpabilité devient le signe de sa supériorité supposée"); doublée d'une culpabilité "chrétienne".

CULPABILITÉ ET REFOULEMENT

Or cela se complique parce qu'en face, il y a aussi un paquet de culpabilité, plus refoulée, mais que les "jeunes", inconscients comme ils sont, expriment ou passent à l'acte. Il y a une souffrance chez ces jeunes beurs violents qui ignorent que par leur acte ils paient une dette à leur tradition ancestrale que leurs parents ont mise de côté par impuissance, et qu'ils font vivre, eux, par des "mini-jihads maison", en agissant ce qu'ils entendent ou qu'ils décodent dans leur famille comme discours sur les "juifs" et les "chrétiens", dans le fil de cette tradition non-relookée. Parfois, les parents eux-mêmes souffrent de prolonger, par routine, ce qui dans leur tradition est assez hostile aux autres, comme s'ils honoraient là une dette inquestionnable. La réalité les invite à la questionner, et c'est très difficile. Ils savent comme tout un chacun, plus ou moins consciemment, que les livres fondateurs fonctionnent aussi comme des textes identitaires, au-delà ou en marge de toute croyance religieuse. Et là, tout se passe comme si beaucoup de musulmans appréhendaient que leur livre fondateur fût le seul à fustiger des peuples vivants et actuels, notamment les chrétiens et les juifs ; comme s'ils savaient que les autres savaient, que ça ne devait pas se dire mais que chacun n'en pense pas moins, et gamberge d'autant plus fort qu'il n'y a jamais eu de mots là-dessus, ni d'explication (Des responsables musulmans, même sans être interpellés se défendent en arguant que "La Bible aussi est très violente ! " C'est vrai, elle est violente, surtout envers les siens, mais elle ne fustige aucun des peuples actuels, et pour cause, elle les précède). En tout cas, il s'ensuit chez eux une culpabilité, dont le refoulement est cher payé dans les faits, et ne peut que craquer un jour ou l'autre.

On a donc deux culpabilités face à face, avec interdit de parler. Comme blocage, on ne fait pas mieux. D'où ces effets aberrants : on nous prévient qu'en parler risque de faire le jeu de ceux-ci, surtout si ceux-là s'en mêlent. Pour plus de sûreté, il ne faut faire le jeu de personne ; et l'on se retrouve à jouer tout seul, sous le regard narquois du réel.

Or si ce qui touche à l'islam devient tabou, ce sont surtout les musulmans qui en souffrent, du côté du convivial, de l'être-avec. Souffrance de dire son nom au téléphone pour une recherche d'emploi, et d'entendre le silence de l'autre, même s'il est de bonne foi il ne veut pas de "problème" ; et l'emploi est déjà pris. Celle de voir que ceux-là même qui dénoncent l'islamophobie, c'est-à-dire la peur de l'islam, la provoquent soigneusement, par des menaces ou des violences. Celle de se sentir pris en otage par les fondamentalistes, alors que ce qu'on veut c'est vivre avec les autres, tous les autres, sans devoir rendre compte des actes extrémistes, qu'on désavoue mais qu'on ne peut pas dénoncer sans être pris pour un traître et menacé à son tour. On doit donc ravaler son silence, qui rejoint l'autre Silence, dans la même amertume.

Tout doit rester dans le non-dit ; et c'est cette exigence (perçue comme de santé mentale) qui a poussé nos élites zélées à poser et imposer que quiconque "touche" à l'islam est un "facho" ; la preuve c'est que les fachos sont très enclins à y toucher… Mais le refoulement n'empêche pas l'inconscient de "travailler". Prenez l'exemple des minarets, pourquoi feraient-ils question ? Il faut bien des lieux de culte. Or tout se passe comme si ça se savait, sans que ce soit dit, qu'en terre d'islam il était interdit depuis toujours d'élever un bâtiment qui ne soit pas au-dessous des bâtiments musulmans, a fortiori moins haut que les mosquées. Est-ce cette trace dans l'inconscient qui fait que beaucoup, en toute bonne foi, ne veulent pas de minaret, mais admettent sans problème qu'il y ait des lieux de culte musulmans et que ceux-ci se cotisent pour louer de grands espaces (gymnases, etc.) pour les prières en attendant de construire ? En somme, faut-il attendre que des provocateurs soulèvent les problèmes pour enfin… ne pas les aborder ? Pendant ce temps, l'effort du refoulement alimente la souffrance des principaux intéressés, des femmes, des gays, des juifs, des musulmans, qui veulent seulement "vivre avec" et ne se sentent coupables de rien ; tout juste redevables et désireux d'une certaine mise au point, très simple, que des gribouilles en tout genre veulent coûte que coûte empêcher. On ne peut pas changer les textes, mais on peut transformer le rapport qu'on a avec ; tout comme on ne change pas son passé mais le regard qu'on a sur lui.

P.S. Quant au « mal » que dit le Coran des juifs et des chrétiens, en principe cela ne devrait pas les gêner puisque, n’étant pas de cette religion, ils ne croient pas à ce Dieu. Mais si cela gêne des musulmans, c’est peut-être à eux de prier ce Dieu pour qu’il cesse de maudire les autres. Cela pourrait aussi calmer les fanatiques de ce Dieu et être bénéfique pour tous.


Daniel Sibony a publié le roman Marrakech, le départ (Odile Jacob, 2009) et Les sens du rire et de l'humour (Odile Jacob, 2010).

Daniel Sibony, psychanalyste et écrivain.

Séminaire du 12 janvier 2011: LA PASSION DE L’« AVOIR »

 

PSYCHANALYSE ÉTHIQUE

 

SÉMINAIRE 2010-2011 de

 

DANIEL SIBONY

 

LA PASSION

Sept séminaires

 

PASSION DE L’AMOUR, DE L’ARGENT, DU POUVOIR, DU LIEN (addictif, religieux…) PASSION DE TRANSMETTRE, D’ANALYSER, D’INTERPRÉTER

Le mercredi 12 janvier 2011 à 19h

 

LA PASSION DE L’« AVOIR »

– l’argent –

 

à la Faculté de Médecine–Paris Descartes, Pavillon 1

15 Rue de l’École de Médecine

75006 Paris

 

 

L’invité : Michel Aglietta, Economiste, Professeur à l’Université Paris X.

 

Informations : 01.45.44.49.43

www.danielsibony.com

www.youtube.com/user/danielsibony

 

 

La 1ère séance, Passion de l’amour, a eu lieu le 15 décembre 2010 (invité : Philippe Sollers)

Les séminaires suivants: Passion du pouvoir le 9 février, Passion du lien le 9 mars, Passion de transmettre le 6 avril, Passion d’analyser le 11 mai et Passion d’interpréter le 20 juin 2011